The Marinière Story

Les origines de la marinière

Il faut remonter jusqu’au milieu du 19ème siècle, lorsque ce tricot rayé en bleu indigo sous fond blanc fut introduit en tant que tenues des matelots de la Marine Nationale. La norme veut que la marinière présente 20 traits bleus sur le torse et dos et 14 sur les manches.

Comme un marin n’est jamais à l’abri d’une chute dans l’eau, c’est à ce moment-là que les rayures de la marinière prête la première main forte pour répérer le matelos tombé dans l’eau.

Comment diable la marinière est-elle arrivée dans le monde de la mode?

C’est peu avant la Première Guerre Mondiale que Coco Chanel ose lancer la marinière pour la première fois, fortement inspirée par l’uniforme des matelots durant ses séjours balnéaires. Elle lança d’ailleurs la tendance “style marin” avec de courtes marinières en ouvrant sa seconde boutique, symbolisant l’émancipation corporelle de la femme et le côté pratique de ses créations avec la simple utilisation du jersey (tissu simple).

Alors que ces vêtements à rayures étaient plus portés par des matelots en bas de hiérarchie et principalement arborés par les domestiques ou les prisonniers, très rapidement, l’image de la marinièere va basculer vers un goût beaucoup plus luxueux et courant. On retrouvera ainsi des artistes et des intellectuels porter la marinière (cf Pablo Picasso) dans les années 50 et 60.

Même Brigitte Bardot sera conquise par les rayures, devenant un élément de la french touch à l’international dans le monde de la mode et l’histoire ne s’arrête plus: l’actrice américaine Jean Seberg lui fait naviguer dans le film “À bout de souffle” dans les sixties sur la scène hollywoodienne. Le tricot rayé s’intégra par la suite dans la haute-couture par Yves Saint-Laurent qui en fera toute une collection, causant une véritable tempête fashion.

Vêtement fétiche de Jean-Paul Gaultier depuis les années 80, le créateur fera de la marinière, sa pièce maîtresse, principale vedette du défilé Boy Toy.

Vingt ans plus tard, la marque Kenzo vit les choses façon kaleidoscope en concevant la marinière à pois, laissant quelques avis plus ou moins réceptifs. Pendant ce temps-là, Sonia Rykiel revisite la classique depuis son goût pour les rayures multicolores.

Désomais, ce petit bijou breton a su gagner sa place aussi bien dans les garderobes masculines que féminines, quelque soit les générations, comme votre paire de jeans – impossible de le louper.

En vous baladant dans les rues de Saint-Malo en Bretagne, vous tomberez sûrement sur des boutiques dont les vitrines adoptent le même motif que la marinière. C’est devenu une classique non seulement en Bretagne, mais également en dehors de la frontière française. L’histoire de la marinière dans la mode moderne reste et restera toujours lié à la manière dont tradition et modernité se sont rejointes pour créer quelque chose de beau et aimé.